Édito de Mgr Yves Le Saux – Mai 2019

 

Nous venons de célébrer la fête de Pâques. Nous sommes dans ce temps pascal qui nous conduit à la Pentecôte.
« Le Christ est ressuscité des morts, il est vraiment ressuscité. » C’est ainsi que les chrétiens sont invités à se saluer en ce temps de Pâques.

Comme beaucoup de nos concitoyens, j’ai été profondément ému et impressionné par l’incendie qui a détruit en partie la cathédrale Notre-Dame de Paris au début de la Semaine Sainte. Cet événement a eu lieu alors que notre pays est traversé par de graves difficultés sociétales, à la fois tenté par la violence et en recherche d’unité. Cet événement a eu lieu alors que l’Église elle-même, nous le savons est douloureusement blessée par les scandales qui sont un appel à une conversion ecclésiale profonde, à un retour à une plus grande fidélité à radicalité évangélique.

J’ai été marqué par le fait que dans l’incendie et l’effondrement d’une partie de la nef, la croix de lumière au milieu du chœur est restée préservée ainsi que la statue de la Vierge Marie vénérée par les fidèles. Dans ce désastre, la lumière de la croix demeure, Marie est toujours là.
Nous assistons d’une manière qui nous surprend tous, à une prise de conscience du fait que les pierres magnifiquement agencées au cours des siècles pour construire une superbe cathédrale nous rappelle que les véritables pierres, ce sont les chrétiens, les pierres vivantes.
La véritable beauté de l’Église doit être son humilité, sa charité, sa participation à la joie et à la souffrance de l’humanité. La cathédrale ne doit être que l’expression de cela.

La cathédrale Notre-Dame blessée, abîmée, éventrée par l’incendie est un appel à travailler non seulement à sa reconstruction mais à une nouvelle vitalité de l’Église, à sa véritable beauté qui est l’accueil de l’amour infini de Dieu et l’exigence de suivre le Christ.
Nous croyons que par les blessures de Jésus mort sur la croix, nous sommes guéris. Les blessures infligées par l’incendie sont peut-être aussi des blessures qui viennent participer à la guérison de l’Église elle-même et à travers elles aussi, un peu à celles de notre monde.
Nous sommes toujours en synode sur la question de la vie de nos paroisses. Après avoir essayé d’identifier nos joies et ce que nous vivons de beau dans nos communautés, après avoir essayé de nous laisser éclairer sur nos maladies ou conversions nécessaires, les 297 délégués lors de la dernière assemblée synodale m’ont transmis des propositions, des orientations, des priorités ou des chantiers qu’il serait bon de mettre en œuvre pour la vie de nos paroisses. 

Le lundi de Pentecôte, je serai amené à proposer au diocèse ces priorités en vue de grandir dans la charité et la sortie missionnaire. Priez pour moi, que je me laisse moi-même éclairer par ces propositions qui émanent des assemblées synodales et des équipes synodales qui les ont précédées, que je sois authentiquement à l’écoute, comme tous, nous devons être dans un attitude d’écoute.

Le processus synodal pour une sortie missionnaire n’est qu’à son début. L’enjeu est de permettre au plus grand nombre des fidèles du diocèse d’entrer dans ce cheminement.
Je vous attends donc tous le lundi de Pentecôte. Ne laissez pas seul l’évêque que je suis. J’ai besoin de vous, de votre présence. Nous ne pouvons être missionnaires qu’ensemble.
Je confie aussi à votre prière les 120 adultes qui recevront le sacrement de confirmation le samedi de Pentecôte.

✠ Yves Le Saux
Évêque du Mans