Siméon Berneux, un sarthois devenu martyr de Corée

 

Siméon Berneux nait en 1814 à Château du Loir. Il fait ses études au petit séminaire du Grand-Précigné et au grand séminaire du Mans, avant d’etre ordonné prêtre en 1837.

 

Départ missionaire

En 1839, Siméon Berneux entre aux Missions Etrangères de Paris pour se consacrer au travail missionnaire outremer. Il part du Havre le 12 février 1840 et fait un long séjour à Macao. Il arrive en 1841 au Tonkin occidental ou il est arrêté et condamné à mort avec sursis avec 4 autres missionnaires. Ils sont libérés en mars 1843 après l’intervention de Favin-Lévêque, le commandant de la corvette Héroïne. Celui-ci le ramène à l’île Bourbon. De là, Berneux obtient l’autorisation de se rendre à Macao où il ne reste que deux mois avant de partir pour la mission de Mandchourie. Il s’y trouve en mars 1844, travaille avec Mgr Emmanuel Verrolles, apprend la langue dans le Liaoning et devient provicaire en 1849.
Cette année-là, à la suite d’une persécution, il se réfugie quelques semaines à Shanghai.

 

Ordination episcopale

En 1854, Mgr Verrolles prépare sa nomination en tant qu’évêque titulaire de Trémite. Cependant, Rome suit le désir du vicaire apostolique de Corée, Mgr Ferréol, mort en 1853 de le prendre comme remplaçant et de le nommer évêque titulaire de Capse. Siméon Berneux est ordonné évêque le 27 décembre 1854 à Cha-ling.

 

Sur les pas des martyrs de Corée ….

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  • Nous accueillons dans notre diocèse à Chateau-du-Loir la congrégation des martyrs de Corée :

CHATEAU DU LOIR
2 rue Gendron, 72500
02 43 44 01 28

 

Départ pour la Corée

Siméon part pour la Corée le 17 janvier 1855 en passant par Shanghai. En mars 1856, il est à Séoul où il prend le nom de Chang Gyeong-il, apprend le coréen et se fait discret car la conversion au catholicisme est punie de mort. Son action est cependant trés visible. En 10 ans, des milliers de personnes se convertissent et un séminaire est crée en 1855. Il est cependant arrêté une première fois et battu en 1863.
En 1866, il y a 23 000 chrétiens. La situation a cependant changé : le jeune Kojong est devenu roi en 1864 avec Daewongun comme régent, la révolte des Taiping inspirée par le christianisme est en cours en Chine et en janvier 1866, un navire russe se présente à Wonsan pour forcer l’ouverture de relations commerciales.

Arrestation et condamnation

C’est dans ce contexte que les missionnaires prennent contact avec la cour en proposant le soutien de la France et en espérant améliorer leur situation. Daewongun se décide finalement pour la répression.
Siméon Berneux est alors arrêté le 23 février 1866, interrogé, torturé et condamné à mort : « L’accusé Chang, refusant d’obéir au roi, et ne voulant ni apostasier, ni donner les renseignements qu’on lui demande, ni retourner dans son pays, aura la tête tranchée après avoir subi différents supplices. »
Tout comme les missionnaires de Bretenières, Beaulieu et Dorie, il est décapité le 8 mars 1866 au camp d’entrainement militaire de Saenamteo qui était situé dans l’actuel arrondissement de Yongsan près du fleuve Han.
Enterré sur place, son corps a été transféré en aout 1866 sur le mont Ouaikokai au sud de Séoul puis le 30 octobre 1899 au séminaire de Ryongsan. Il repose aujourd’hui dans la cathédrale de Séoul. Une de ses crosses et un ciboire se trouvent dans la Salle des Martyrs du séminaire des missions étrangères. D’autres reliques sont dans le sanctuaire de Jeoldusan.

Il est béatifié le 6 octobre 1968 et canonisé le 6 mai 1984.

On estime que 10 000 chrétiens ont été tués dans les mois qui suivirent, la plupart ont été exécutés à Jeoldusan. Ces évènements débouchèrent sur l’expédition militaire du contre-amiral Roze qui renforça l’isolationnisme de la Corée.

Interrogatoire de Siméon Berneux en 1866