Mars 2020 – Edito de Mgr Le Saux

Nous sommes entrés dans le temps du carême, quarante jours pour nous préparer à célébrer la mort et la résurrection du Christ. C’est aussi le temps où nous accompagnons de manière particulière les catéchumènes qui vont être baptisés lors de la Vigile pascale et confirmés à la Pentecôte.

Le carême, un temps de conversion :

Lors de la célébration du mercredi des Cendres, une invitation a été adressée à chacun de nous de manière particulière : « Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle » (Marc 1, 15). Se convertir, c’est changer, nous laisser éclairer sur ce qui dans nos vies, nos comportements, nos manières de penser, de parler, de regarder doit changer pour vivre de manière plus cohérente avec notre vocation baptismale. Se convertir, c’est en premier lieu, une invitation à une nouvelle rencontre avec le Christ. C’est se laisser aimer par Dieu, se laisser rejoindre par Jésus qui nous manifeste l’amour infini de Dieu, nous laisser rejoindre dans nos misères parfois, par la miséricorde de Dieu.

Le carême nous engage à raviver en nous la recherche de la sainteté.

Le pape François nous le rappelle dans son exhortation apostolique Gaudete et exsultate : « N’aie pas peur de viser plus haut, de te laisser aimer et libérer par Dieu. N’aie pas peur de te laisser guider par l’Esprit Saint. La sainteté ne te rend pas moins humain, car c’est la rencontre de ta faiblesse avec la force de la grâce. Au fond, comme disait Léon Bloy, dans la vie « il n’y a qu’une tristesse, ce de n’être pas des saints. » » (Gaudete et exsultate, n°34)

Le carême est aussi un temps de combat spirituel.

La vie chrétienne est un combat permanent. Le pape François nous rappelle cette dimension : « Il ne s’agit pas seulement d’un combat contre le monde et la mentalité mondaine qui nous trompe, nous abrutit et fait de nous des médiocres dépourvus d’engagement et sans joie. Il ne se réduit pas non plus à une lutte contre sa propre fragilité et contre ses propres inclinations (chacun a la sienne : la paresse, la luxure, l’envie, la jalousie, entre autres). C’est aussi une lutte permanente contre le diable qui est le prince du mal. » (Gaudete et exsultate, n°159). Jésus a remporté ce combat pour nous.

Je voudrais aussi insister, alors que nous nous préparons à célébrer Pâques sur un des « fondamentaux » qui est ressorti du synode diocésain : la fraternité.

Nous avons à redécouvrir sans cesse la fraternité comme dimension existentielle, incontournable et fondatrice de notre vie chrétienne. Fraternité entre tous et à l’égard de tous. « S’il est vrai que, dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l’on s’encourage avec amour, si l’on est en communion dans l’Esprit, si l’on a de la tendresse et de la compassion, alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’unité. […] Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres. » (Philippiens 2, 1-4).

Que la fraternité soit notre priorité pour que nous contribuions à être des acteurs de fraternité aussi autour de nous. La constitution de petites fraternités locales est une priorité à mettre en œuvre.

Bon carême à tous.

✠ Yves Le Saux
Evêque du Mans