Ils étaient à KERYGMA

Le rassemblement kerygma qui s’est tenu à Lourdes à la fin du mois d’octobre a réuni environ 2700 personnes : 50 évêques, 200 prêtres, 2450 laïcs et consacrés.
Celui-ci est la 2 ème étape d’une démarche initiée depuis un an. La 1 ère étape ayant consisté à prendre le pouls de l’annonce de la foi dans nos diocèses : observer les réalités locales en constatant à la fois la chute de la catéchèse et de la transmission de la foi ; et en même temps s’émerveiller de la multitude de jeunes pousses qui émergent ça et là.
La 3 ème étape ayant pour objectif de se retrousser les manches et mettre en œuvre ce que nous avons vécu à Lourdes : à savoir se laisser pousser par l’Esprit Saint pour témoigner de notre foi.

Pierre-Louis Amy, responsable du service de la catéchèse, relate avec entrain ce qu’il a vécu pendant ce rassemblement.
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Témoigner de notre foi par le « kérygme ». C’est ce mot un peu « barbare » qui a donné le nom à la démarche kerygma. Un nom énigmatique certes…mais ô combien essentiel !
En effet, le kérygme, c’est le CŒUR de notre foi ! C’est en même temps l’annonce et le contenu de l’annonce primordiale de notre foi.
Le kérygme se dit de différentes manières, par exemple : le Christ est venu, il est mort pour nous sauver, il est ressuscité et il est vivant. Ou encore : le Christ t’aime, il a donné sa vie pour toi, il est vivant aujourd’hui avec toi.
Voici donc ce que nous avons vécu Lourdes : célébrer le kérygme (prières, célébrations, etc), se recentrer sur le kérygme (formation, enseignement, réflexions, etc), vivre du kérygme en frères et sœurs baptisés (joie de la fraternité en Eglise).
Cette expérience est un tournant décisif pour l’Eglise de France : notre société n’est plus chrétienne mais elle est en attente. Un temps de bénédiction est arrivé : à nous d’en être les témoins, à nous tous frères et sœurs baptisés de témoigner du kérygme.
Pourquoi un tournant décisif ? Car la détermination nécessaire pour TOUS d’être missionnaires est un appel non pas seulement des évêques de France, mais du Seigneur lui-même. Et cet appel est pour aujourd’hui, dans notre monde, dans notre pays, dans nos communes, dans le quotidien de nos
vies. Peut-être que pour certains, c’est une évidence ! Mais que l’Eglise s’en saisisse à ce point…cela n’a rien d’évident ! Pour l’Eglise de France, il s’agit d’un appel à un réveil missionnaire de tous les baptisés.
Cela dit, l’Eglise est comme un gros paquebot…et ce réveil est lent à se mettre en marche. Ainsi, le rassemblement kerygma à Lourdes m’a aussi ouvert les yeux avec une lucidité parfois un peu « pessimisante » de ma part… Ce rassemblement a pu, à mon sens, manquer de simplicité dans le
fond et souffrir d’un certain « anachronisme » dans la forme.
Père Antoine Clément

1) Qu’est-ce que j’ai découvert ou en tout cas qu’est ce que j’ai envie de mettre en oeuvre pour ma vie personnelle :
– Trouver le juste équilibre entre l’effort et le confort dans la mission
– L’importance peut être même l’urgence de la vie intérieure, avoir une vie intérieure forte
– Dire du bien : la bénédiction comme projet de vie, mettre un mouvement de bénédiction là où nous sommes.
2) L’importance du Kérygme, qu’est-ce que le kérygme pour moi ?
– Le kérygme : revenir au cœur de la foi « Jésus est mort et ressuscité pour nous sauver ». La nécessité d’un enracinement profond dans la foi, à suivre l’Évangile comme un idéal de vie.
3) Avec quelles convictions je reviens dans le diocèse ?
– Un enseignement reçu à Lourdes qui retraçait l’histoire de notre église son évolution, une conviction très forte m’est apparue : notre Église n’est pas morte, Elle a un avenir, je suis pleine d’Espérance, l’homme de la deuxième modernité a une soif d’intériorité et la nécessité pour chacun chrétien d’être ancré dans la joie de l’Évangile, cette joie qui transforme nos cœurs et nous pousse à devenir des missionnaires, être évangélisateur avec l’Esprit Saint.
Graziella Guy

Très fort du point de vue spirituel,  enrichissant pour notre pastorale, enthousiasmant par la joie vécue et partagée. Le kérygme est le plus beau sujet qui soit.
Isabelle Sureau

En rentrant du rassemblement Kerygma à Lourdes, j’ai la conviction renforcée que, à la suite  du Pape François et du dernier directoire pour la catechese, l’annonce du keryme ne concerne pas uniquement les catéchistes mais TOUS les chrétiens.
Pour que cette annonce soit audible par le maximum de personnes, il est important de VIVRE  dans notre monde et dans notre temps. Il nous faut aussi VIVRE EN DISCIPLE, en allant à la source de la Parole de Dieu qui nous régénère et nous fait vivre. Ainsi nous serons capable de VIVRE EN DISCIPLE MISSIONNAIRE, pour annoncer Jésus Christ mort et ressuscité pour notre Salut.
Nathalie Dargier

Kerigma à Lourdes, c’était trois jours pour redécouvrir le kérygme, puis repartir au diocèse pour partager nos découvertes. Trois jours pour se ressourcer et annoncer le Christ dans un monde bouleversé, un monde qui a changé, et où pourtant on nous attend. Trois jours de conférences, de temps de prière, de veillées, et la mise en commun de » nos petites pousses  » ( idées, projets nouveaux, suscités par l’Esprit Saint).
De ces trois jours, plusieurs découvertes ou redécouvertes résonnent en moi: évangéliser c’est VIVRE le kérygme:
1- Intériorité: le Christ nous précède. Le kérygme est une aventure à vivre AVEC le Christ, et jamais sans lui. Pour évangéliser « il faut avoir Jésus dans le coeur ». Il faut chercher Dieu et se laisser trouver par Lui, se laisser guider, écouter, se former et se transformer. Il faut aller à la Source: nous ne sommes pas de simples tuyaux de transmission, mais nous sommes des bassins à remplir de la Grâce de Dieu pour qu’il déborde et inonde le monde.
2- Chasteté: se souvenir de cette phrase de Bernadette: « Elle m’a regardée comme une personne ». Accueillir chaque personne avec délicatesse et bienveillance, avec ce qu’elle est, sans « chercher à mettre la main dessus ». »Nous n’avons pas la mission d’endoctriner, de séduire ou de dominer le monde, mais d’annoncer le Ressuscité » (Cardinal Bustillo)
3- Témoigner: Être habité par le Christ. On évangélise par le témoignage de notre amitié avec le Christ. Partager le bonheur et la joie qu’Il nous procure. Il faut réhumaniser notre monde. Notre mission est une bonne nouvelle pour notre monde. Soyons des témoins heureux!
4- Mouvement de bénédictions: (= dire du bien, faire du bien)Transmettre un mouvement de bénédictions dans nos vies. Être une bénédiction là où Dieu m’a plantée.
« Nous ne pouvons pas seulement bénir ce Dieu qui nous bénit, nous devons tout bénir en Lui, tous les gens, bénir Dieu et bénir nos frères, bénir le monde: c’est la racine de la douceur chrétienne, la capacité de se sentir bénis et la capacité de bénir. Si nous faisions tous ainsi, les guerres n’existeraient sûrement pas. Ce monde a besoin de bénédiction et nous pouvons donner la bénédiction et recevoir la bénédiction.  » Pape François, audience du 02/12/20
5- Parole de Dieu: sa place est centrale!
6- Deux postures à éviter: le CONFORT(on a toujours fait comme ça) et L’EFFORT (volontarisme et moralisme). Soyons créatifs et audacieux.
Fabienne Lafontan

Le diocèse m’a invitée et cela fait longtemps que le kérygme m’intéresse. Pour moi, le Kerigme, c’est le résumé de la foi chrétienne :  Jésus est mort et ressuscité pour nous sauver…
Mais qui veut être sauvé ?
Et de quoi voulons-nous être sauvé ?

J’assure la catéchèse auprès des enfants et je sais combien c’est important d’avoir un message très clair avec des parents qui ne connaissent pas le catéchisme.
A chaque séance de KT, je commence par le kérygme dilué, un kérygme mimé. Cela je le faisais intuitivement.
Tout ce que j’ai entendu à Lourdes m’a conforté dans l’évidence de cette annonce !
C’est performatif c’est-à-dire qu’à chaque fois que je le dis, cela me « transperce », je le vis ! De l’énoncer me renforce dans ma foi.
Mon objectif est que les enfants se souviennent du kérygme jusqu’à la fin de leur jour.

3 jours fraternels, de prière et de formation, à 11 dans 2 bus, tous soucieux de la transmission de la catéchèse.
Nous étions comme une petite communauté vivant les « 5 essentiels » :
la prière, le service, la fraternité, la formation et l’évangélisation ; nous avons vécu une expérience communautaire entre catéchistes.
C’était comme une conversion. J’ai été touchée au cœur par l’aspiration de toute l’Eglise (2800 participants) : des laïcs, des prêtres, des diacres et des évêques ; nous étions tous les membres d’un même pilier aux facettes très complémentaires.
La messe dans la crypte souterraine a été comme une consécration avec des chants qui ont rempli la voute. Nous vivions la communion des saints.
Ce rassemblement c’est comme un nouvel élan de notre Eglise national : tout le monde est uni autour du kérygme, tout le monde peut le comprendre. Le kérygme se transmet de différentes façons.

Merci au diocèse de m’avoir invitée, grâce à cette expérience je me sens membre du diocèse.
Isabelle de Rambuteau

« C’est le premier grand rassemblement que je vis et se retrouver au milieu de 2700 personnes avec autant de prêtres, de diacres, d’évêques …, est quelque chose d’assez incroyable ! J’y ai découvert (ou redécouvert) la fraternité chrétienne, la joie d’être ensemble en Eglise et le partage afin de se ressourcer pour avoir Jésus dans le cœur, être disponible à la venue de l’Esprit Saint. J’ai pu mieux cerner ce qu’est le kérygme : c’est l’annonce de la Résurrection du Christ. Le point de départ c’est la prière, qui est centrale. Annoncer le kérygme dans nos paroisses c’est avant tout accueillir chacun tel qu’il est avec bienveillance et délicatesse. La bénédiction est essentielle à la mission ! « 
Delphine Morais

Face la « dé-catholisation » de notre monde, ce monde qui cesse d’être chrétien, à Lourdes au rassemblement kerygma, il y avait plus de 2000 personnes ce qui signifie qu’il y a quelque chose qui se passe. On peut même faire allusion aux JMJ qui a rassemblé 43000 jeunes français cet été autour du Pape. On peut se demander : quelle institution rassemble un week-end un tel nombre de personnes ?  Nos contemporains ont besoin actuellement de faire une rencontre puissante, une rencontre dans laquelle personne ne juge personne. Des rencontres avec des personnes chastes qui n’essayent pas de dominer l’autre. Jésus Christ est bien mort, vraiment ressuscité pour nous sauver. Il est toujours avec nous, nous ne sommes pas seuls. Avant d’annoncer le kérygme, il faut le vivre nous-même d’abord.

Une chose ne change pas depuis plus de 2000 ans, Jésus Christ est mort et ressuscité pour nous sauver et c’est ça le kérygme. Mais nous devons renouveler notre manière de parler, d’annoncer le kérygme à nos contemporains. Un kérygme « congelé » n’aurait pas depuis plus de 2000 ans. L’évangile est en lui-même puissance de Dieu et peut transformer la société. Le nom JESUS est tout un projet de Dieu. L’église doit donc incarner le kérygme pour répondre aux attentes du contemporain. Nous devons rendre témoignage de notre vie, de notre expérience et ce dont on est témoin.
Pour trouver sens à notre vie, posons-nous la question, qui vit en nous et pour qui vit-on ?
Que la force de l’Esprit Saint soit avec nous.
Christian Kossi Amewounou