Des nouvelles du père Xavier au Brésil

Mardi 11 novembre 2020

 

Chers ami(e)s                                                                          

Après les élections muicipales de ce dimanche, le calme est revenu. C’est assez étonnant car la perspective des élections déchaînait les passions et le lendemain on n’entend plus parler de rien. Chacun espère que les promesses des heureux élus se réalisent mais sans y croire vraiment. La tentation de la corruption est grande. Il faut savoir qu’ici, les maires ont presque tous les pouvoirs sur leur commune et le conseil municipal n’a que peu d’influence.

Les prêtres de la paroisse avaient préparé un texte pour aider les paroissiens à faire un choix le plus juste possible, mais je trouve cela un peu délicat car même s’ils s’en défendent, le texte était quand même orienté.

En cette fin d’année c’est le moment des bilans pour les paroisses.

Ce bilan se fait en plusieurs temps. Il commence par des rencontres au niveau des communautés de base (ce qui correspond en gros chez nous aux villages pour le rural, et aux quartiers pour la ville). Ensuite les responsables de chaque communauté se retrouvent  en secteurs pastoraux. Puis les responsables de chaque secteur se retrouvent au niveau paroissial et enfin les paroisses se retrouvent pour conclure par une grande assemblée diocésaine.

Ces rencontres consistent à regarder ce qui a été positif, ce qui a été plus difficile et quelles orientations nouvelles prendre l’année suivante pour les grands secteurs de la mission (formations, célébrations, actions caritatives).

L’intérêt de cette évaluation est de partir de la base pour remonter aux instances diocésaines ce qui permet aux laïcs de se sentir partie prenante de la réflexion pastorale.

Cependant cette année, toutes les réunions ont du se faire en ligne, ce qui enlève beaucoup d’intérêt à la chose.

Personnellement, en dehors des célébrations (mariages, baptêmes), je consacre une bonne partie de mon temps à visiter les personnes âgées et malades. Leur apporter l’Eucharistie et l’onction des malades quand elles le souhaitent.

Il faut savoir qu’ici, les maisons de retraite n’existent pas. Les personnes âgées habitent soit chez leurs enfants soit chez elles et sont accompagnées par une personne de la famille ou extérieure à la famille. En général, leur retraite (qui correspond à un salaire minimum), leur permet de payer la personne qui s’occupe d’eux.

Ici il n’y a pas de confinement pour le moment. Seul le masque et la distanciation sociale sont de rigueur et plutôt bien respectés. C’est difficile de savoir où en est la pandémie car il y a très peu de tests.

Tout comme à Guingamp, nous tournons beaucoup au niveau des messes. En semaine, c’est presque toujours dans un lieu différent. Quand c’est dans un village rural, s’il n’y a pas encore de chapelle, la messe est célébrée à l’extérieur, sous un arbre ou dans une école. Le Brésil est un pays laïc, mais personne ne voit d’objection à utiliser une école pour célébrer (que ce soit le prêtre catholique ou un pasteur protestant).

Pour le moment, je suis toujours à Crateus, la paroisse centrale du diocèse, avant de rejoindre en janvier la paroisse de Poranga qui sera mon lieu de mission définitif.

Chers amis, je prie bien pour vous qui n’avez pas pour le moment la possibilité de vous réunir dans une église pour prier ensemble et célébrer l’Eucharistie, mais comme le dit St Paul “Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ” Rm 8,39.

Dieu est plus grand que tout et rien, aucune pandémie ne peut nous empêcher d’être e communion avec lui et entre nous.

Que Dieu nous bénisse.

                                                                                                                                  Père Xavier

Père Xavier avec un paysan